Untitled Document
Interviews <<

 

38 minutes avec Suede...
Le point en 38 minutes sur la carrière de Suede. Au menu: confidences et live, dont "She's In Fashion", "Electricity", "Indian Strings", etc.

Brett Anderson (chant) : Quand Suede a débuté, la scène musicale souffrait d’un vide qu’il fallait combler. Elle était occupée par tous ces groupes pseudo pop, aucun d’entre eux ne composait de bonnes chansons, et ils n’avaient aucun message à faire passer.
Je vois la musique comme un divertissement avant tout avec des mélodies qui assurent à 100%. Cela étant, j’apprécie quand les artistes sont un peu déjantés !

Matt Osman (basse) : Je ne sais pas pourquoi le groupe provoque un tel engouement. On a toujours eu un noyau dur de fans qui nous a soutenu quand on est passés par des moments difficiles, ils ont toujours été là. Ca a énormément compté surtout entre le départ de Bernard et l’arrivée de Richard dans le groupe. Mais ce noyau dur de fans nous a toujours soutenu et nous a donné la chance de regagner confiance en nous.

Richard Oakes (guitare) : On est un groupe assez unique car on a un fan club qui est très sincère. Le groupe comme beaucoup d’autres a eu sa dose de problèmes mais les fans ont toujours été là. On a subi pas mal de changements, de musiciens… notre musique aussi a beaucoup évolué, et les fans ont évolué avec la musique. Ils viennent toujours à nos concerts et sont toujours aussi hystériques et enthousiastes. Voilà pourquoi nous donnons des concerts exclusivement pour eux, pour leur rendre la monnaie de la pièce. Donc Bravo et merci les fans, veillez bien sur votre fan club, on vous le rendra !
Nos disques ont tous un son Suede. C’est l’avis de tout le monde, il ne faut pas croire que c’est l’œuvre d’une seule personne, c’est faux. Nous travaillons tous ensemble, chacun de nos disques, qu’il soit plus expérimental, plus court ou plus long que le précédent… gardera le son unique Suede, et sera le fruit du travail de tous les cinq.
« She’s in fashion » est partie d’un morceau que Neil avait composé. Le plus étrange, c’est qu’il m’avait déjà donné une bande où il y avait cet étrange sample de violons orientaux. On y a rajouté un rythme un peu groovy qui pulse la basse derrière, c’était la notre première idée… un peu bizarre certes ! La première fois que je l’ai entendu, j’ai trouvé ça génial ! Et je me suis dit qu’on allait faire un disque tout à fait différent. C’est un morceau qui reflète tout à fait l’atmosphère générale de « Head Music ».
Simon Gilbert (batterie) : C’est le morceau le plus pop que l’on ait fait car quand on a commencé, les gens croyaient qu’on allait faire un album de dance. Mais « She’s in fashion » est vraiment ce qu’on peut faire qui pourrait s’apparenter le plus à de la dance.

Brett : J’écris la plupart de mes chansons en me promenant dans Londres, souvent j’atterris n’importe où… en banlieue, avec mon dictaphone, je marmonne des mots. Je m’inspire de tout ce qui se passe autour de moi. Je m’assois et je marmonne, j’invente, je dis n’importe quoi… heureusement que tous ces marmonnements ont lieu en banlieue !

Neil Codling (claviers et chœurs) : Quand j’ai intégré le groupe « Suede », j’avais 21 ans et je sortais de la Fac. Je suis parti à Londres pendant 6 mois, où je me baladais la plupart du temps. Le groupe répétait dans le studio de la rue où je me trouvais, je suis passé les voir car je les connaissais, Simon est mon cousin, je me suis mis à les fréquenter et 6 mois plus tard, je répétais avec eux en studio, je jouais du clavier et j’ai fini par rester dans le groupe.
Matt : Un jour il a même posé pour une photo avec le groupe donc on l’a gardé !

Brett : Je veux m’éloigner de tout l’univers un peu baroque auquel on a si souvent rattaché « Suede », peuplé de bougies et d’ombres noires etc. Cet univers ne correspond pas à mon état d’esprit, j’ai toujours voulu que nos paroles et l’image du groupe soit simple… plus sincère et plus intense.
La chanson « Indian strings » en est l’illustration parfaite. C’est une petite ballade toute simple qui n’est ni trop extrême ni trop pesante. Un riff mélancolique oriental l’accompagne, ce sont les violons de ce riff qui insufflent toute l’émotion à cette chanson.
C’était l’idée de départ, on ne voulait pas trop de fioritures. Je ne voulais pas faire des chansons trop léchées, trop sentimentales… Je voulais que les paroles et la musique soient simples et intenses.

Neil : Nous avons choisi Steve Osborne car on étaient fans de l’album « Pills ‘n’ thrills and bellyaches » des Happy Mondays qu’il a coproduit avec Paul Oakenfold. Son nom fait partie de ceux qu’on avait tous suggérés à un moment donné. On a fait quelques maquettes ensemble dont « Savoir Faire » qui nous a beaucoup plus. C’est comme ça qu’on a décidé de faire appel à ses services.

Brett : Choisir Steve était notre décision car il venait d’un univers complètement différent du nôtre. On est un vrai groupe de rock, on a passé 4 ans à jouer dans des pubs glauques de Londres, donc on a un passé de groupe pop indépendant. Tandis que Steve appartient au monde aseptisé de la dance. Quand on l’a rencontré, il nous a semblé très branché mais on lui a donné sa chance avec le morceau « Savoir Faire ». Il a donné à cet album une touche tout à fait inédite, car il a réussi à garder l’authenticité du son du groupe tout en donnant une touche groovy, moderne.
Je ne suis pas prisonnier de ma musique et de l’image de leader du groupe, je suis simplement le chanteur du groupe. Malgré ça, je ne me dévoile pas dans mes chansons, et on ne peut pas saisir ma personnalité au travers d’elles.
Je suis conscient de ma voix, de sa différence. Pourtant quand je chante, je pense avoir une voix normale, mais je suis toujours surpris d’entendre des critiques au sujet de ma voix. Parfois certains disent : « je ne supporte pas la voix de Brett ». Je comprends tout à fait mais il arrive que ça m’énerve ! Et pour certaines chansons j’ai un sentiment de culpabilité. Mais parfois il faut savoir assumer et capter l’attention de son public sinon on finit par chanter comme un boys band insipide !
Le talent de chaque membre du groupe, crée souvent une émulation de la part de nos fans. Quand on est très jeune on a besoin de suivre un mouvement, de copier… car bien souvent c’est un tremplin qui nous aide à nous révéler. Parfois on se trompe… ça fait partie de l’apprentissage de la vie. On se sert des diverses expériences de sa vie, de ce qui nous plaît , et on finit par trouver sa propre personnalité.

Source : MCM.net